Les ateliers Hacketafac battent leur plein pour faire émerger et accompagner des projets participant au concours ! Si vous n’avez pas pu y participer, voici nos recommandations.
De la problématique à l’idée
Vous avez identifié la problématique à laquelle vous souhaitez répondre, sur la base d’un défi du concours Hacketafac ou de besoins que vous avez identifiés par vous-même ? Il vous faut maintenant imaginer la solution nouvelle qui fera oublier que ce problème a jamais existé ! Pour cela, prenez 10 minutes pour écrire une série de questions en lien avec votre problématique, qui sont autant d’opportunités d’innovation, sous la forme de « Comment pourrait-on … ? » Réfléchissez à toutes les dimensions du problème, à ce que font et veulent les utilisateurs, etc.
Ensuite, choisissez les questions qui vous motivent le plus et générez des idées pour chacune. Pour cela, vous pouvez par exemple :
- imaginer des contraintes du type « doit coûter moins de 10 € », « doit être plus gros qu’une voiture ou « doit prendre moins de cinq minutes à l’utilisateur » (connaître votre utilisateur peut évidemment vous aider à imaginer des contraintes pertinentes)
- se mettre dans la peau d’un savant fou, d’un bébé, d’un politicien, d’un chef d’entreprise, d’un artiste… qui aurait à résoudre ce problème
- « bodystormer » en recréant l’environnement physique de votre utilisateur (bruits et odeurs inclus !)
- penser différemment en prenant systématiquement le contrepied d’approches ou scénarios classique, grâce à cette grille.
Vous trouverez d’autres règles pour un brainstorming réussi sur le blog de l’Ecole de design de Stanford University et dans leurs vidéos « Brainstorming rules » et « How NOT to brainstorm ».
Il va falloir ensuite trier ces idées, par exemple en les classant en « pertinent » (relevant en anglais, qui tombent juste pour votre utilisateur), « percutant » (resonant, qui sont faciles à réaliser et ont une bonne chance de succès) ou « radical » (qui tranchent avec le status quo). Vous pouvez alors vous fixer sur la ou les meilleures idées pour passer à l’étape suivante.
De l’idée au concept
L’étape suivante consiste à conceptualiser votre idée, c’est-à-dire la préciser pour lui donner une consistance. Vous pouvez commencer par lui trouver un nom et un slogan, puis à cartographier (sous forme de carte heuristique) les parties prenantes concernées par votre concept : utilisateurs potentiels, personnes auxquelles le concept pourrait profiter ou nuire, personnes qui détiennent le pouvoir, adversaires qui auraient intérêt à contrecarrer votre travail… N’hésitez pas à solliciter ces personnes pour avoir des retours sur votre concept, en classant les remarques en quatre catégories :
- ce qu’ils ont aimé
- ce qu’ils ont détesté
- nouvelles questions à traiter
- nouvelles idées à ajouter.
Décomposez ensuite l’expérience utilisateur pour décrire toutes ses étapes : qui est votre utilisateur ? Quels sont les comportements ou les caractéristiques qui le définissent ? Comment a-t-il ou elle entendu parler de vous ? Comment communiquer auprès de lui ou elle ? Quelle est la première étape à suivre de son point de vue ? Que se passe-t-il pendant l’expérience usager ? Qui ou quoi d’autre est impliqué ou nécessaire ? Que se passe-t-il une fois que l’expérience est terminée de son point de vue ? Quel est votre impact sur l’utilisateur à long terme ? Va-t-il ou elle faire la promotion de votre service ? En parlera-t-il ou elle dans son entourage ?
Pour répondre à chacune des questions ci-dessous, vous pouvez imaginer une saynète et la dessiner sous forme de vignette.
Du concept au prototype
Pour chacune des étapes décomposées ci-dessus, cherchez les facteurs qui doivent être testés parce qu’ils représentent les variables les plus risquées ou les moins bien connues de votre concept, et proposez une façon de tester un facteur à la fois. Ces tests ne doivent pas forcément être compliqués ni tangibles (il peut suffire de simuler un jeu de rôle). N’hésitez pas à vous déplacer pour trouver les meilleurs environnements de test.
Le prototypage s’impose si vous souhaitez tester une version intermédiaire de votre concept. Il peut s’agir d’un prototypage physique en fablab (par exemple Coh@bit à l’IUT de Bordeaux ou Eirlab à l’Enseirb-Matmeca), ou d’un prototypage numérique pour une application web ou mobile en utilisant l’un des nombreux outils en ligne (en voici une sélection commentée). L’université de Bordeaux possède également une version de l’AppMaker, qui permet de concevoir avec des aimants l’interface de votre application : nous contacter pour l’utiliser.
Logiquement, vous devez maintenant enchaîner les phases de prototypage – test – itération, prototypage – test – itération, etc.
Bon concours !
Article basé sur l’atelier animé par Sophie Offenstein et développé dans le cadre de